« Écoute ton cœur »

Voici une croyance populaire qui fait beaucoup de ravages, surtout dans les relations de couple.

D’emblée, nous devons comprendre que notre affectivité (notre « cœur ») est assujettie à notre tête, c’est-à-dire à notre façon de penser. Et que notre tête possède l’immense potentiel d’apprendre, de comprendre, d’étudier, de réfléchir, de méditer, etc. Depuis la nuit des temps, c’est elle qui nous permet d’évoluer dans toutes les sphères de la vie.

Malheureusement, à cause d’une mauvaise compréhension due à notre ignorance, notre tête peut aussi apprendre « tout croche ».

En effet, encore de nos jours, les enfants viennent au monde dans des familles immatures affectivement ; des familles où les parents, qui arrivent à se convaincre qu’ils n’ont pas besoin de cheminer ni de guérir de leurs blessures d’enfance (nous en avons toutes et tous), transmettent directement leur « école affective carencée » à leurs enfants. Résultat : les petits cœurs d’enfants ne peuvent faire autrement que d’être assujettis à cette « école ».

Entre l’âge de 0 et 5 ans, les enfants vont à cette école, qui, avec le temps, les guide davantage vers la souffrance affective que vers le bonheur.

En tant que parents, il est donc de mise de nous remettre en question :

« Quels “patterns” négatifs, j’enseigne à mon enfant, par ignorance ? Est-ce de l’anxiété face à son avenir ? De la culpabilité parce que je lui fais porter mon impatience, mon intolérance ou parce que je lui fais du chantage affectif pour l’amener à obéir ? Est-ce que je l’incite à la haine par mes jugements de valeur ou mes revendications face à toutes les personnes qui ne pensent pas comme moi ? Ou encore, à la déprime, par mon pessimisme ou mon fatalisme ? Est-ce que je lui enseigne à se sous-estimer en le comparant ou en lui mettant la barre trop haute par mon désir de performance ? Peut-être bien que je lui apprends à se sentir sans cesse en échec par mes critiques et mon chialage ? Est-ce que mon orgueil et mon sentiment de supériorité lui apprennent à se croire mieux que les autres et à les regarder avec mépris, avec snobisme ? »

Lorsque nous refusons de reconnaître nos « patterns de pensées négatives » (quels qu’ils soient), c’est aux nouvelles générations que nous les transmettons. Et qui dit « patterns mentaux négatifs » dit « souffrance affective ». En fait, tout comme nous apprenons à parler, à écrire, à lire, etc., l’apprentissage de notre « école affective », qui passe aussi par l’expérience, devient une façon de penser acquise et automatique.

Autrement dit, lorsque nous « écoutons notre cœur », nous réagissons à la lumière de notre affectivité, qui, elle, dépend de notre discours mental (notre « tête »). Par conséquent, lorsque nous ne nous sommes pas entraînés à nourrir des pensées constructives, la tête prendra forcément de mauvaises décisions.

Heureusement, il va de soi que si nous avons appris la souffrance affective, nous pouvons aussi apprendre son contraire, soit l’autonomie affective, et ce, afin de transmettre le bonheur à nos enfants.

D’ailleurs, par ce court texte, j’espère vous permettre de comprendre que lorsque vous avez l’illusion d’écouter votre cœur, vous écoutez en réalité une « tête programmée » dans un monde affectivement blessé. Ces blessures, nous avons appris à les compenser, surtout dans le plaisir.

Revenons maintenant aux dégâts que cause la croyance « écoute ton cœur » dans les couples.

Par exemple, si notre « cœur » nous dicte (et nous donne le désir, le goût et même l’impulsion) de tout quitter et de recommencer ailleurs, c’est en fait notre tête qui est en train de nous illusionner. En effet, nous idéalisons le plaisir. Il sera de courte durée, puisque la personne que nous percevons comme la Belle au bois dormant ou le Prince charmant n’existe pas : nous sommes tous dépositaires d’une enfance qui nous a plus ou moins maganés.

En conséquence, nous faisons quotidiennement porter nos laideurs à nos proches et nous sabotons nos relations.

Il nous faut donc entendre le ressentiment que nous avons plus ou moins nourri dans notre tête et qui a fini par avoir raison de notre couple. Ces pensées finissent par tourner notre cœur vers l’illusion que l’herbe serait plus verte chez le voisin. Il nous faut abandonner la « pensée magique » qui dit que le bonheur, un bon jour, nous tombera dessus, sans que nous ayons à lever le petit doigt.

Enfin, comprenons que c’est l’être humain qui a le pouvoir et les facultés d’apprendre à mettre en place le bonheur. La vie ne peut que bercer d’illusions celui ou celle qui ne s’engage pas sérieusement à changer, à guérir ce qui ne va pas dans son cœur !

De tout cœur, je vous souhaite donc de vous donner les moyens d’apprendre le bonheur, qui se situe entre nos deux oreilles et nulle part ailleurs. Ainsi, les générations futures pourront enseigner le bonheur pour les siècles à venir.

De tout mon cœur guidé par mon intelligence affective !

Ginette Carrier

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