Cette semaine, j’ai décidé de mettre de côté la COVID-19 pour traiter d’un sujet extrêmement important : l’amour.
À la radio, sur une fréquence qui semble populaire auprès des jeunes, j’ai entendu un animateur affirmer catégoriquement qu’avant de pouvoir choisir notre partenaire pour la vie, il fallait, au préalable, avoir connu dix partenaires sexuels.
Comment pouvons-nous continuer d’enseigner à l’être humain à nourrir cette superficialité à faire pleurer ? Si nous réalisions à quel point nos croyances ont le pouvoir réel de détruire ou de construire un être humain, nous cesserions, je l’espère, de mettre des croyances aussi absurdes dans la tête de nos jeunes.
Effectivement, cette croyance est extrêmement nuisible. Elle fera perdre temps et énergie à la personne qui y croit et entraînera inévitablement de la déception, et ce, tant pour le jeune «populaire» qui accumule les conquêtes que pour celui, plus timide, qui ne remplit pas la condition de la croyance avant de fonder une famille. Étant donné que la réussite d’un couple n’a rien à voir avec la vie de jeunesse menée ou le nombre de conquêtes, les deux feront face aux difficultés de la vie de couple. Le premier, qui aura pourtant rempli les conditions de la fausse croyance, ne comprendra pas les difficultés rencontrées, tandis que le second pourrait être amené à mettre fin à sa relation (ou vivre l’anxiété de le faire) en se disant que c’est parce qu’il n’a pas fait sa vie de jeunesse.
« C’est normal que ça ne marche pas, toi et moi : je n’ai pas fait ma vie de jeunesse, je n’ai connu que toi, voilà pourquoi je dois te quitter. » Hélas, ce genre de croyances nuisibles éprouvent déjà trop de couples et de familles.
Tout ça mène inévitablement à la question suivante : « De quoi avons-nous donc besoin pour que nos couples et nos familles s’épanouissent ? »
Réponse : nous avons besoin, enfin, de travailler notre maturité affective, d’apprendre à aimer. Pourquoi « enfin » ? Parce que, en général, nous grandissons privés de maturité affective. Idéalement, nous aurions dû apprendre l’amour inconditionnel durant l’enfance, mais nos parents portaient leurs plus ou moins grandes blessures d’avoir été mal ou insuffisamment aimés. Comme ils ne l’avaient pas appris eux-mêmes, ils ne pouvaient donc pas nous l’enseigner. Ainsi, tristement, notre affectivité et notre grande capacité d’apprentissage innée ont donc été réduites à répéter l’ignorance, l’absence d’amour (la haine) et l’adhésion à des croyances qui nous nuisent. Étant privés de l’amour inconditionnel essentiel à toute vie humaine, nous nourrissons inconsciemment cette violence en nous ; violence qui nous rend incapables de bâtir la relation à nous-mêmes et, par conséquent, aux autres.
Voilà l’unique raison pour laquelle les couples et les familles se détruisent. Rien à voir avec notre vie de jeunesse ou le nombre de conquêtes sexuelles que nous avons eues. J’irais même jusqu’à dire qu’une personne ayant l’habitude de changer de partenaires sexuels au gré du vent éprouve très souvent de la difficulté à se contenter d’un seul partenaire pour la vie. Je soutiendrais même que, dans les mœurs, elle passe souvent pour rétrograde aux yeux des autres.
Toute notre vie, nous restons des êtres d’apprentissage. Il n’est donc jamais trop tard pour apprendre l’amour, le seul chemin véritable pour connaître le bonheur. S’il y avait une date de péremption, ou si l’amour ne s’apprenait pas, voici ce que je dirais à la personne qui se présente en thérapie pour arrêter de souffrir de sa carence affective et du manque d’amour d’elle-même : « Écoute, il n’y a malheureusement plus rien à faire, tu as été détruite enfant et tu seras condamnée à te manquer d’amour puisque ça ne s’apprend pas ! » Si c’était le cas, je crois que, à moi seule, j’augmenterais le taux de suicide de façon insensée !
Depuis maintenant plus de 30 ans, de nombreux clients apprennent l’amour d’eux-mêmes : voilà donc la preuve que l’amour s’apprend, et ce, à tout âge !
Avec toute mon affection,
Ginette Carrier
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