Peur de punir nos enfants

Peur de punir nos enfants

Au cours des dernières années, en réaction à la traditionnelle punition, qui est inadéquate pour responsabiliser les enfants face à leurs différentes tâches, de nombreux intervenants auprès des enfants ont décidé de les récompenser pour les amener à écouter. On entend donc ce genre de formules : « Fais tes tâches et tu pourras par la suite “faire” ou “avoir” telle ou telle chose (récompense) ».

En agissant ainsi, les intervenants ne semblent pas réaliser qu’ils maintiennent ces enfants dans la dépendance au « faire » et à « l’avoir ».

Par conséquent, ne nous demandons pas pourquoi, une fois devenus adultes, nous cherchons nos satisfactions dans le plaisir, en fuyant tout inconfort et en compensant dans l’alcool, dans le jeu ou dans les divertissements de toutes sortes.

LE BONHEUR, ÇA S’APPREND

En vérité, les expériences que nous vivons sont des occasions d’apprendre que le bonheur ou la souffrance relèvent des choix que nous faisons et des décisions que nous prenons : faire les mauvais choix a pour conséquence la souffrance, et vice-versa. Dès notre plus jeune âge, il est donc important de bâtir notre discernement et notre intelligence affective pour orienter nos choix vers notre bonheur.

Voilà pourquoi, au lieu de punir nos enfants, nous devons leur enseigner qu’il y a toujours des conséquences à tous les choix que nous faisons :

  • Mauvaise décision = conséquence nuisible
  • Bonne décision = bonheur

LES PARENTS SONT L’ÉCOLE DE LA MATURITÉ AFFECTIVE DE LEURS ENFANTS

Tant qu’ils ne se libèreront pas de leur immaturité affective et de leurs blessures d’enfance, les parents vont soit reproduire les actions de leurs parents, soit aller à l’opposé de ceux-ci. Dans le premier cas, ils donneront une punition hors propos et, dans le second, ils laisseront croire qu’une mauvaise décision de l’enfant est sans conséquence.

Une punition illogique est toujours déterminée par l’immaturité affective du parent : elle est le reflet de son impatience, de son intolérance, etc. Une telle punition est désagréable et ne permet pas à l’enfant de comprendre l’importance de se responsabiliser à remplir la tâche pour son bien-être. Une telle punition ne sert à rien : elle manque son objectif.

Alors, la question se pose : qu’est-ce qu’une conséquence intelligente et constructive aux mauvaises décisions de nos petits amours ?

La réponse : leur enseigner qu’il y a toujours deux directions possibles.

Voici des exemples :

  • « Tu brosses tes dents et tu auras le temps pour ton histoire… Dommage! Trop tard pour l’histoire… Demain, tu te dépêcheras de brosser tes dents, et nous aurons du temps pour l’histoire. »
  • « Laisse tes jeux tant que tes devoirs ne sont pas finis. Si tu veux avoir le temps de jouer, fais le choix de te responsabiliser. »

CE QUI EST VRAI POUR L’ADULTE EST VRAI POUR L’ENFANT

À l’époque, j’aimais dire à mes enfants : « Si je choisis de brûler le feu rouge, et que la police me donne une contravention, je dois l’assumer : c’était mon choix. »

Dites-vous une chose : c’est grâce à l’expérience des conséquences négatives de nos choix (la souffrance pour l’adulte ou le désagrément pour l’enfant – ne pas lire l’histoire n’est pas dans l’ordre de la souffrance) que nous finissons par nous réveiller et décider d’agir autrement.

En effet, c’est grâce à leur souffrance que les gens finissent par cogner à ma porte pour demander de l’aide et, ainsi, prendre le chemin de l’amour d’eux-mêmes en se libérant de leur immaturité affective et de leurs blessures d’enfance…

Pour enseigner le bonheur à nos enfants, nous devons cesser de fuir nos épreuves et nos inconforts, puisque ce sont ceux-ci qui nous permettent, en vérité, de nous corriger de nos erreurs.

Bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Notre souffrance est là pour démontrer qu’enfants, nous avons appris à chercher le bonheur là où il ne saurait se trouver ! Voilà le véritable sens que la « correction » doit acquérir : « Tu as deux directions possibles : l’une créera ton bien-être, et l’autre, ta souffrance ».

Avec toute l’affection de mon cœur,

Ginette Carrier


LA COMMUNICATION ET LES ENFANTS Extrait du livre L’amour : véritable chemin du bonheur 1

Nous devons apprendre à communiquer de façon adulte avec nos enfants, dans un langage approprié à son âge bien sûr, mais aussi dans toutes nos relations.

Si la dépendance affective qui fait tant souffrir est encore bien présente, c’est qu’elle est encore bien ancrée en nous. Elle est donc transmis à notre insu aux générations qui nous suivent.

Le parent doit utiliser l’émotion de la bonne manière, c’est-à-dire comme une jauge qui lui permet d’entendre sa perception de la situation. Un parent qui réagit fortement à une insulte de son enfant peut lui expliquer : “Je suis en colère parce que moi aussi j’ai des défauts et de mauvaises habitudes que je dois corriger. Je n’aurais pas dû réagir ainsi, mais je dois cependant agir, c’est-à-dire t’apprendre à communiquer avec les autres dans le respect.”

Véritable sens de la correction

Apprenons le sens véritable de la correction qui signifie “redresser”, donc guider. Comme je le fais avec ma clientèle; je corrige tout ce qui détruit la personne en termes d’habitudes afin de la rediriger, de la guider.

Volonté, pratique et persévérance

Puisque nous apprenons grâce à la pratique, le parent aura à trouver les solutions logiques pour amener l’enfant à pratiquer de nouvelles attitudes relationnelles. Nous devons faire pratiquer l’enfant jusqu’à ce qu’il devienne habile, exactement comme on le fait pratiquer à lire, à écrire, à nager ou à patiner. on ne s’attend pas à ce qu’il sache écrire du jour au lendemain. Il en va de même avec l’autonomie affective. Les mots-clés sont donc : volonté, pratique et persévérance.


Tous nos choix ont leur conséquence

Éduquer un enfant, c’est lui montrer à développer son discernement pour pouvoir faire les choix qui lui permettront d’être heureux.

Pour cela, il a besoin d’expérimenter, dans le cadre de l’enfance, les conséquences nuisibles de ses choix pour qu’il apprenne et tire des leçons de cette expérience.

Voilà le réel sens de la punition. La punition sera toujours en lien avec le choix fait.

Exemple : “Désolé mon trésor, il n’y a plus de temps pour l’histoire parce que tu ne t’es pas encore brossé les dents, tu as priorisé de prolonger ton jeu malgré mes rappels “


EN RÉSUMÉ


POUR EN APPRENDRE PLUS

  1. . L’amour : véritable chemin du bonheur. Les éditions anonymes, Montréal, 2018, p. 187.

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