En tant que parents, nous voulons à tout prix éviter de causer de la souffrance à nos enfants. Nous désirons leur permettre de devenir des adultes épanouis et heureux.
La souffrance est affective
Tant que nous n’apprendrons pas à distinguer l’émotion du sentiment, nous aurons du mal à atteindre cet objectif. Pourquoi ? Parce que la souffrance ne provient pas des émotions : elle n’est pas émotive, elle est affective.
Il nous faut donc apprendre le rôle de l’émotion et du sentiment pour s’en servir à bon escient et ainsi de devenir de bons guides pour les enfants.
L’émotion est positive
L’émotion est innée. Comme tout ce qui est inné chez l’être humain, elle est positive. Quand nous ne connaissons pas son rôle, nous avons deux extrêmes possibles et tout aussi néfastes, voici des exemples :
- « Va dans ta chambre… parce que ta colère me dérange. »
- « Exprime ta colère. » ou « Tu as le droit à ta colère. » (Comme si c’était l’émotion qui allait nous conduire au bonheur… mais il n’en est rien.)
Dans le premier cas de figure, en montrant à l’enfant à refouler sa colère, j’amène l’enfant à vivre des sentiments négatifs comme le ressentiment, le sentiment de culpabilité, le sentiment de ne pas être entendu, de ne pas être important, etc. Je suis en train de lui enseigner que sa colère est inacceptable.
Dans l’autre cas de figure, en encourageant la libre expression de la colère, sans interdit (c’est-à-dire sans compréhension du rôle véritable de notre réalité émotive), j’amène l’enfant à vivre des sentiments qu’il a tous les droits, entre autres, et qu’il peut nier ou banaliser les sentiments d’autrui. J’en ferai un agressif impulsif, qui projette son immaturité sur autrui, sans discernement.
Sentiments négatifs = source de notre souffrance
En vérité ce sont nos sentiments qui sont la source de notre souffrance ou de notre bonheur (absence de souffrance affective).
Les sentiments sont toujours le résultat de ce que nous avons appris à croire. Si mes croyances sont nuisibles, je souffrirai, et si celles-ci sont logiques et constructives, je me sentirai heureux(se).
Remettre en question nos schémas de pensées
En conclusion, c’est toujours le penseur qui crée les émotions et les sentiments qu’il vit. C’est notre tête qui a le pouvoir de comprendre et d’apprendre. Pour apprendre il faut vouloir prendre du temps pour remettre en question nos différents schèmes de penser.
Avec toute l’affection de mon cœur,
Ginette Carrier
ENSEIGNER À NOS ENFANTS À EXPRIMER LEURS ÉMOTIONS ET SENTIMENTS Extrait du livre L’amour : véritable chemin du bonheur 1
Nous avons tendance à croire qu’il est très difficile d’enseigner à nos enfants à s’exprimer. En réalité, il n’est pas plus difficile de les faire parler de leurs émotions et de leurs sentiments qu’il n’est difficile de leur apprendre leur langue maternelle.
C’est une question de pratique, donc d’expérience. Qu’entendent-ils au quotidien?
On ne peut pas faire ce qu’on n’a pas appris au préalable
Si nos enfants ne parlent pas d’émotions et de sentiments, c’est parce qu’ils ne l’ont pas appris. Les enfants apprennent grâce aux modèles que sont les adultes qui les entourent. Nous savons tous à quel point un enfant va imiter ce qu’il voit et entend.
Il est également établi que l’intellect acquiert le savoir, mais que toute habileté requiert de passer par nos sens. C’est de cette manière que nous assimilons les nouvelles habitudes, les bonnes comme les moins bonnes. Il est donc important, voire essentiel, pour le développement affectif de l’enfant, qu’il apprenne à entendre ses émotions et ses sentiments.
Il est primordial de réaliser que nous pouvons donner à nos enfants que ce que nous avons appris nous-mêmes. Par exemple, comment enseignerais-je le piano à mes enfants sans l’avoir appris au préalable, même avec la meilleure volonté du monde?
Reconnaître l’importance de l’émotion dite « négative »
Alors, il est essentiel que les parents considèrent l’importance du travail sur soi et la pratique de l’autonomie affective. Les parents doivent découvrir l’importance de l’émotion dite « négative », qui a pour rôle de les libérer de toute attitude mentale négative. En développant notre autonomie affective, nous nous libérerons de notre carence et de notre souffrance affective.
Je vois souvent les parents en attente d’une recette magique : « Je veux que mon enfant parle de ses émotions! » Je vous répète que pour voir changer votre enfant, il faut changer vous-mêmes vos habitudes relationnelles. L’enfant apprendra alors à faire ce qu’il voit et entend et interprétera inconsciemment ce qu’il ressent.
Hélas, les portes du bonheur sont bloquées par les croyances négatives que nous avons apprises.
Les émotions et les sentiments au service des parents
On n’apprend pas à être parent à l’école, et ce n’est pas l’enfantement qui nous donne cette aptitude non plus.
Un « bon parent » enseigne à l’enfant comment être heureux.
Pour ce faire, il n’a pas le choix de comprendre le rôle de l’émotion et du sentiment pour s’en servir à bon escient et ainsi de devenir un bon guide pour ses enfants.