Il n’est pas rare de croiser des personnes qui souffrent d’opposition à la routine : « Je déteste la routine ! », les entendons-nous déclarer.
Pourtant, comme je me plais à le répéter, notre vie est très routinière : nous nous levons tous les matins, nous déjeunons, nous prenons notre café, nos enfants se lèvent et se chicanent, nous courrons pour la garderie ou l’école, nous partons travailler… De retour à la maison, nous devons faire les repas… Et nous rêvons de nos deux semaines de vacances.
À l’opposé, certaines personnes, ayant voulu briser leur routine, s’installent dans une nouvelle routine. Par exemple, celle de se retrouver sans cesse entre deux voyages, et ces personnes sont parfois écœurées de devoir encore s’envoler et de vivre dans leurs bagages.
Autrement dit, quelle que soit notre réalité, nous possédons une routine, qui revient inlassablement. Même le mendiant se lève pour aller à son poste (personnellement, je préfère ma routine à la sienne).
En réaction à la routine, nous entretenons l’illusion de contrer la réalité en nous affirmant « non routiniers » et en refusant de nous engager ! Cette illusion, je l’ai entendue maintes et maintes fois chez les gens : « Moi, je ne suis pas une personne routinière. Je ne suis pas comme tous ces gens qui se lèvent pour s’occuper des enfants et qui sont prisonniers d’un seul partenaire ! »
Je dois donc leur démontrer que leur choix représente tout simplement une routine différente, et qu’elle n’est pas sans conséquence à long terme dans leur vie : « Toi aussi, tu subis la routine de te lever tous les matins sans attaches affectives. Tu vas aussi gagner ton pain. Et, ensuite, tu pars à la recherche d’une nouvelle conquête, encore et toujours… Et quoi d’autre ? Aujourd’hui, combien de temps passes-tu sur les sites de rencontre, alors qu’autrefois, c’était dans les bars ? »
Un jour, un homme qui venait de perdre ses parents m’a dit : « Je constate que je vieillis et que ma vie (routine) de courir de gauche à droite sans jamais m’attacher nulle part fait en sorte que je souffre maintenant de mon isolement et que je n’ai plus personne à aimer ou qui m’aime. »
Ainsi, le drame n’est pas la « routine », mais le fait que nous installons une routine en soumission ou en opposition, et ce, sans notre intelligence affective qui, elle, a le pouvoir d’orienter nos choix en considérant nos véritables besoins.
Pour être heureux, nous avons besoin d’avoir une routine qui crée notre bonheur. Idéalement, celle-ci devrait intégrer nos besoins de rire, de passer du bon temps avec nos proches, d’avoir des loisirs, des temps de méditation, de prière, de réflexion, de solitude, d’exercice, de détente, de vacances, de travail, de solution de problème, de communication, etc.
Surtout, notre routine doit obligatoirement considérer notre cheminement personnel, c’est-à-dire celui qui exige de travailler à remplacer toutes nos habitudes de pensée; habitudes achetées inconsciemment dans notre enfance et provenant d’un monde affectivement carencé et d’un milieu familial qui, à l’époque, ne faisait pas de travail d’harmonisation des émotions.
Aujourd’hui, nous constatons que le monde ne va pas bien et que nous avons la chance d’avoir les outils essentiels au travail intérieur. Malheureusement, et malgré tout, trop de gens ne sont pas arrivés à considérer l’importance d’un travail d’amour de soi et des autres. Encore trop de gens justifient par le comportement des autres leur propre négativisme et leurs réactions plus ou moins violentes.
Enfin, notre souffrance affective ne vient pas du fait que nous sommes des êtres routiniers, mais du fait que nous nous déresponsabilisons encore de notre santé cognitivo-affective, qui, elle, est à l’origine du mal-être !
Avec tout l’amour du monde pour l’être humain,
Ginette Carrier
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