« Je veux garder ma liberté »

Explorons aujourd’hui les dérives de la croyance erronée voulant qu’être libre, ce soit faire ce que l’on veut, quand on le veut et, surtout, sans ne rendre de comptes à personne. Confortés dans cette croyance, nombreux sont ceux qui vont revendiquer leur droit à la liberté. Du moins, dans la culture nord-américaine.

Dans ce court texte, je traite notamment des personnes qui se disent et se veulent libres surtout pour avoir le loisir de multiplier les partenaires sexuels à leur guise. C’est d’une tristesse de voir le bonheur et la liberté réduits à la recherche de plaisirs et à une sexualité sans contraintes. En conséquence, il n’est pas étonnant de voir de nombreux couples et des familles se détruire après dix, vingt ou trente ans de vie commune parce qu’une personne, n’ayant pas eu assez de partenaires dans sa jeunesse, veut « vivre sa vie », faire sa « vie de jeunesse » ou désire « goûter à autre chose ».

En vérité, notre seule et unique liberté, c’est cette extraordinaire capacité que nous avons de devenir des penseurs positifs, et ce, pour faire en sorte que nos pensées n’errent plus dans les directions qui nous éloignent du bonheur.

Prenons un exemple. Imaginons une personne qui se croit brimée dans sa liberté puisqu’elle est en couple depuis plus de dix ans. Cette personne, frustrée parce qu’elle considère ne pas avoir fait sa vie de jeunesse, laisse son mental errer à fantasmer sur d’autres personnes, tellement qu’elle en vient à ne plus être capable de désirer son(sa) conjoint(e)… Au travail, elle trouve son(sa) collègue à son goût… La sachant en couple, elle commence à craindre que les collègues s’en rendent compte. Par la suite, elle devient graduellement agressive face aux demandes de rapprochement de son(sa) conjoint(e), allant même jusqu’à feindre d’être fatiguée lorsque l’autre tente de la séduire. Et le cercle vicieux se poursuit.

Question : si cette personne en venait finalement à quitter son(sa) partenaire, seriez-vous tentés de dire qu’« au moins, elle va enfin pouvoir connaître la liberté » ?

Depuis plus de trente ans, la chose qui m’impressionne le plus en tant que thérapeute (accompagnatrice en autonomie affective), c’est de voir résister l’illusion que le bonheur se trouve ailleurs, qu’il sera possible si l’on peut avoir un nombre incalculable de partenaires sexuels… Illusion qui brise tant de familles et de couples. En effet, une fois les papillons dissipés, les gens ayant entretenu cette illusion redeviennent aussi chialeurs, impatients, impulsifs, colériques, voire insupportables, que dans leurs couples précédents. Pourquoi ? Parce que notre liberté (notre bonheur) ne se situe ni dans le « faire » ni dans « l’avoir ».

Si vous ne pouvez pas vous prendre en exemple, n’ayant eu qu’un ou deux partenaires dans votre vie, regardez vos connaissances qui ont multiplié leurs conquêtes ou qui se disent libres puisqu’ils sont incapables de s’engager dans une relation stable : pouvez-vous me donner la garantie que ces personnes, à vos yeux, sont hyper-heureuses ?

Autrement dit, cessons d’avancer vers un pseudo-bonheur et de donner à nos enfants l’illusion qu’il est impossible d’être heureux en couple.

Cependant, je ne suis pas en train d’affirmer que les couples qui ont passé toute une vie ensemble sont heureux ou qu’ils ont connu le bonheur. Bien au contraire. Si c’était le cas, nous n’assisterions pas à cette prolifération de séparations. Je soutiens simplement un fait incontestable : pour tous ceux d’entre nous qui souhaitent le bonheur, il est grand temps de construire notre liberté là où, humainement parlant, elle se situe : entre nos deux oreilles.

En vérité, nous avons la liberté d’apprendre à changer notre vision des choses. Comment ? En apprenant à devenir conscients pour détruire toutes les pensées nuisibles qui continuent de nous rendre plus ou moins malheureux. En écoutant, et en détruisant, toutes pensées qui nous font croire que nous ne sommes pas assez ceci, pas assez cela, que notre vie, notre conjoint, nos enfants, notre appartement ne sont pas assez… Bref, ces pensées qui nous font croire que nous serions mieux ailleurs. Qui plus est, il est grand temps d’arrêter de duper nos enfants, de les envoyer dans la gueule du loup, en leur laissant croire que le bonheur est à l’extérieur d’eux, notamment dans la multiplication des conquêtes sexuelles.

Autrement dit, réalisons que le bonheur est accessible à tous. Le jour où nous assimilerons que la pensée crée, nous saurons que le bonheur est possible ici et maintenant : dans le métier que nous exerçons, avec les enfants que nous avons mis au monde, dans la ville où nous vivons, dans nos maisons ou nos appartements, avec nos relations imparfaites (amis, conjoint, etc.). Enfin, nous avons besoin de ne changer rien d’autre que nos pensées pour construire notre bonheur et créer notre sentiment d’être libres.

Ici, je vous entends rétorquer : « Il y a des situations, des contextes, dans lesquels il serait insensé de rester. » Bien sûr, l’autonomie affective nous met obligatoirement en relation avec nos deux réalités : subjective (le penseur) et objective (les faits). Mais nous devons réaliser que si nous demeurons prisonniers d’habitudes de penser négatives (patterns cognitifs), nous continuerons, dans les faits, de faire des choix et de prendre des décisions qui iront à l’encontre de notre bonheur.

Par exemple, si une personne a une faible estime de soi, elle risque de croire qu’il est normal que les autres lui manquent de respect.

Croyez-moi, pour avoir cherché moi-même mon bonheur dans les conquêtes sexuelles, je peux vous dire qu’au lieu de me donner un sentiment d’épanouissement personnel, ma vie de jeunesse m’a plutôt enfoncé dans une souffrance affective de plus en plus douloureuse. Mais bon, puisque la vie est si bien faite, c’est aussi cette souffrance qui m’a motivé (au départ) à chercher le bonheur autrement et qui me permet depuis de nombreuses années d’aider les gens à suivre le véritable chemin du bonheur.

Avec toute mon affection,

Ginette Carrier

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