La perfection ou rien du tout !

La perfection ou rien du tout

Quand les gens se glorifient d’être « perfectionnistes », je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sourire en coin.

C’est parce qu’il faut vraiment être inconscient des dommages que ce pattern cause dans notre vie pour en être fier. D’ailleurs, l’expression consacrée « éternel insatisfait » caractérise bien la personne aux prises avec ce pattern.

Avant toute chose, nous devons comprendre que souffrir de la volonté de perfection (pattern du perfectionnisme) n’a rien à voir avec la volonté – saine – de s’appliquer lorsque nous faisons quelque chose, surtout une chose qui se doit d’être bien faite. Ce sont comme le jour et la nuit.

D’un côté, le pattern du perfectionnisme garde l’humain dans une insatisfaction permanente face à lui-même et aux autres, tout en lui assurant un aigrissement à long terme. De l’autre, désirer remettre un travail digne de nos capacités et de notre expertise (bien évidemment) appartient à la maturité affective, soit au respect de soi et de l’autre.

Prenons en compte les conséquences du perfectionnisme dans nos relations.

D’emblée, le perfectionnisme nous rend « lourd » à porter pour autrui parce que nous leur reprochons sans cesse leurs erreurs (souvent même en précisant que nous, nous aurions mieux fait). Par conséquent, et compte tenu du niveau de maturité affective de l’humanité, les autres, ainsi traités, risquent fort de se tanner et de nous rejeter.

Ensuite, ce redoutable pattern nous fera sans cesse vivre des sentiments d’échec, d’insatisfaction de nous-mêmes et de démotivation dans des projets qui nous séduisaient au départ. Il pourra même nous empêcher de nous lancer, par peur d’échouer.

À la longue, ces désenchantements nous amèneront à perdre peu à peu la joie, la motivation et finiront par nous déprimer.

Par ailleurs, n’oublions pas le contrôle, qui vient avec le perfectionnisme : toujours insatisfaits de l’accomplissement des autres, nous voudrons tout mettre sur nos épaules, empêchant ainsi nos proches d’apprendre. Ces derniers, n’ayant pas eu la chance d’apprendre, nous déclencheront émotivement avec leur lenteur ou leurs erreurs.

C’est un cercle vicieux : si les autres ne pratiquent pas, donc n’évoluent pas dans leurs acquis, c’est toutefois notre propre intolérance qui en est la cause première, puisque nous ne pouvons tolérer leur période d’apprentissage…

Et là, j’en arrive à une conséquence terrible de notre perfectionnisme : le manque de discernement. Pour l’illustrer, je vous relate des faits vécus comme thérapeute.

Ayant 30 ans d’expérience à accompagner des gens en autonomie affective, j’ai aidé énormément de gens, mais j’ai aussi possiblement commis des erreurs, comme tout le monde.

Or, dans certains cas, je n’avais commis aucune erreur, mais certaines personnes l’ont interprétée comme telle.

Pour ces personnes perfectionnistes, une erreur de ma part était suffisante pour jeter le bébé avec l’eau du bain (tout rejeter sans discernement), au lieu de considérer tout ce qu’il y a de bon et d’essentiel dans ce que j’apporte.

À l’opposé, notre cheminement en autonomie affective nous permet d’acquérir l’aptitude à relativiser : « Il est possible que Ginette ait fait une erreur, mais avec tout ce qu’elle m’a enseigné pour construire l’amour de moi, ça vaut la peine de continuer. »

Pour éviter toute interprétation, je précise que tous mes textes ont toujours pour objectif de vous amener à choisir le chemin de votre maturité affective.

Car n’oubliez jamais : nous nous traiterons toujours de la même façon que nous traitons les autres.

Affectueusement,

Ginette Carrier

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