L’orgueil : ennemi numéro 1 du bonheur

Pourquoi l’orgueil, cette habitude cognitive, est-il si redoutable ?

Parce que cette prison cognitive (aussi appelée « habitude de penser immature » ou « habitude mentale nuisible ») enferme l’être humain dans le « paraître » et la volonté infantile de se défendre du regard des autres. Elle est donc diamétralement opposée au bonheur, qui, lui, exige de guérir de l’image que nous projetons sur les autres.

De l’autre côté, l’amour (donc la maturité affective) responsabilise l’être humain à se mettre au travail pour se libérer des intérêts de l’enfant, qui néglige ses besoins par ignorance. L’amour exige d’apprendre à prendre soin de nos besoins affectifs, émotionnels et relationnels.

Pour ce faire, nous devons oser nous dire (nous dévoiler) honnêtement, au risque de mal paraître. Lorsque nous souffrons de l’orgueil, l’exercice de nous dire, en apparence fort simple, provoquera en nous de l’inconfort, comme la gêne ou la honte. L’humain inconscient du rôle de ses émotions aura donc le réflexe immature d’éviter de s’exposer à de telles expériences. Ce faisant, il tasse le mal-être et perd l’occasion de guérir de l’orgueil qui le fait souffrir.

Voilà pourquoi, étant tous plus ou moins prisonniers de l’orgueil, nous attendons de toucher notre bas fond avant de nous remettre en question. Encore là, seuls les plus humbles oseront, pour leur plus grand bien, faire appel à un expert.

D’ailleurs, cette responsabilisation n’est pas facultative. Pour arrêter de souffrir affectivement, nous devons retourner sur les bancs d’école et accepter de vaincre notre orgueil, qui s’y opposera farouchement.

Croyez-moi, le projet en vaut la chandelle : prenez quelques minutes pour vous remémorer un souvenir associé à la souffrance de ne pas oser vous exprimer à cause du pouvoir que vous donnez à ce que les autres vont penser de vous. Prenez le temps de bien ressentir comment cet état émotif et affectif est inconfortable. Ce petit exercice vous permettra, je l’espère, de comprendre pourquoi nous avons tous intérêt à faire un ménage dans les habitudes cognitives nuisibles héritées de notre enfance, et ce, à cause d’une humanité bâtie sur les volontés de bien « paraître », de « faire », grandement et continuellement, et « d’avoir », soit de posséder une multitude de biens qui finissent par remplir nos greniers. Si l’être l’humain mise sur ces valeurs de société pour être heureux, celles-ci le conduisent inévitablement dans un cul-de-sac. En effet, lorsque la vie lui ôte son « faire » et son « avoir » (un peu comme ce que la pandémie permet d’expérimenter actuellement), l’humain se retrouve démuni et touche à sa souffrance émotionnelle et affective. Pour plusieurs, cette souffrance devient même insoutenable.

Alors me direz-vous : « Qu’est-ce que mon orgueil vient faire là-dedans ? »

Ma réponse : l’orgueil empêche un nombre incalculable de personnes à reconnaitre leurs faiblesses et les éloigne de la volonté de travailler sur elles-mêmes. Il vous soufflera à l’oreille, par manque d’humilité : « Ben voyons, t’es capable tout seul, la thérapie, c’est pour les faibles, ceux qui n’ont pas appris à se débrouiller tout seuls… Moi, aller me raconter à quelqu’un ? … Elle est qui, elle, pour me dire quoi faire, comment penser ? … Je ne perdrai pas de temps à faire du gratte-bobo ! »

Or, comme je dis souvent : « Ton orgueil se fout de ton bien-être, pourvu que tu ne perdes pas la face… »

Autrement dit, l’orgueil finit par enfermer l’être humain dans une volonté d’avoir toujours raison, dans un refus de se remettre en question. Il finit par avoir raison de l’être humain en l’emprisonnant dans une volonté d’écraser les autres, les « ennemis », ceux qui ont toujours tort à ses yeux… Comme les dictateurs qui s’arrogent le droit de vie ou de mort sur les autres. Oui, l’orgueil conduit l’humanité à la guerre… Et à sa perte.

Il vous est sans doute déjà arrivé de discuter avec une personne que nous désignons comme « celle qui veut toujours avoir raison ». Le plus dramatique, c’est que l’orgueil amène celle-ci à ne pas voir qu’elle va souvent jusqu’à mentir, sans même s’en rendre compte, pour éviter, inconsciemment, de perdre la face.

Chose intéressante à savoir pour ceux qui défendent leur orgueil, le confondant avec l’estime de soi : le « pervers narcissique » (qui, en apparence, semble avoir une bonne estime de soi) souffre d’une maladie mentale extrêmement destructrice, aussi surnommée la « maladie de l’orgueil » selon un expert que j’ai lu. Quant à moi, en tant que thérapeute d’expérience en autonomie affective, je vous le dis : c’est le pattern (celui de l’orgueil) qui a le pouvoir de rigidifier l’être humain dans ses croyances et de le rendre plus ou moins hermétique au changement.

Enfin, toutes les personnes qui continuent de croire qu’elles vont bien et qu’elles n’ont donc pas besoin de changer ; celles qui croient, entre autres, qu’elles ont eu de bons parents et que le ménage de l’enfance, c’est pour les autres, voire pour les faibles ; celles, tellement susceptibles, qu’il devient impossible de leur faire une critique au risque qu’elles se retournent contre nous… Toutes ces personnes souffrent du pattern de l’orgueil.

La morale de l’histoire ? Ayez, par amour pour vous, l’humilité d’écouter ce que votre entourage en pense. Avez-vous des gens qui vous aiment et qui vous ont conseillé de consulter ? Si oui, écoutez-les. Après tout, ce sont eux qui vivent avec vos réactions quotidiennes et ils ont peut-être quelque chose d’intelligent à vous apprendre sur vous-mêmes !

Conseil de thérapeute : faites preuve d’assez d’amour et d’humilité pour entreprendre le merveilleux travail de votre maturité affective !

Affectueusement,

Ginette Carrier

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1 réflexion sur “L’orgueil : ennemi numéro 1 du bonheur”

  1. L’autonomie affective c’est se donner une liberté intérieure et actualiser notre plein potentiel au bonheur. Si on reste dans nos automatismes de pensées négatives, on ne peut pas s’attendre à aller mieux entre nos deux oreilles! Parce que le but de la vie c’est l’amour. Mets-on des enfants au monde pour les voir vieillir dans plus en plus d’impatience, de frustration, d’anxiété, de tristesse, de peurs? Non. Il faut donc créer le bonheur de nos enfants comme parents et si cela n’est pas fait, on peut prendre la décision de faire le ménage dans ce qui nous nuit ici maintenant pour actualiser notre être dans l’amour de soi, devenir son/sa meilleure ami-e. Merci l’autonomie affective!

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