De nos jours, il est à la mode de gérer les problèmes de nos enfants par la médication.
Pour en arriver là, nous avons sans doute oublié : que nous avons nous-mêmes été des enfants ; et que les enfants n’ont certainement pas les mêmes priorités et intérêts que les adultes.
En vérité, nos attentes envers les enfants sont souvent irréalistes : être sages, être à l’écoute, être concentrés pendant de nombreuses heures, exceller dans toutes les matières et, de plus, être matures dans un monde immature.
Depuis plusieurs années, je me bats pour raisonner les parents : il est temps que nous apprenions à nous opposer à cette volonté de vouloir endormir nos enfants et, ainsi, de continuer à ne pas faire d’efforts pour accueillir leur nature dans sa globalité. En fait, en comprenant mieux la réalité globale des enfants, nous aurons un peu plus de tolérance envers ceux-ci et nous pourrons mieux les accompagner dans leur cheminement, dans leur apprentissage vers une plus grande maturité et vers un discernement aiguisé, qui leur permettra de quitter leurs comportements extrêmes.
Souvent, j’entends : « Oui, mais dans notre temps, nous étions polis et nous écoutions ». Et moi, de répondre :
« Comprenez que vous n’écoutiez pas grâce au fruit de la patience et de la persévérance de vos parents, qui vous auraient enseigné l’importance d’apprendre à se concentrer, à écouter, etc. Vous écoutiez et vous étiez polis parce que vous aviez peur. C’était une éducation autoritariste. Résultat ? Nous devons travailler en thérapie pour nous guérir de nos enfances, tous autant que nous sommes, sauf, bien sûr, les personnes qui croient qu’elles vont bien parce qu’elles sont encore capables de compenser leur vide affectif dans le “paraître”, le “faire” et “l’avoir”. »
D’ailleurs, aux parents qui pratiquent l’amour de soi, je me plais à enseigner que l’enfant osera être lui-même. Par conséquent, il sera turbulent, distrait, désobéissant, impoli, violent, et ce, comme tout enfant qui doit recevoir une éducation (c’est-à-dire l’apprentissage nécessaire à la connaissance, qui, elle, permet de changer, d’évoluer, de maturer).
Alors, la question se pose : qui sont ces guides (parents) en matière de sagesse ? Des parents qui s’emportent, crient ou s’impatientent lorsque leurs enfants, à peine à l’âge de raison, ne savent pas encore écouter ?
D’autre part, pourquoi nos enfants ne sont-ils pas à la hauteur de nos attentes à l’école ? La réponse résiderait dans les différents styles d’apprentissages.
Personnellement, la compréhension des styles d’apprentissages (visuel, auditif et kinesthésique) a complètement changé ma vie. En effet, je suis de type kinesthésique, ce qui veut dire que j’apprends davantage dans l’expérience. Par conséquent, j’étais une enfant incapable d’apprendre dans le système scolaire en place à l’époque. De plus, ne connaissant pas l’autonomie affective, les résultats de mes échecs scolaires se sont concrétisés en sentiment de ne pas être à la hauteur, en problèmes de comportement, de congédiement de l’école et de décrochage scolaire.
Heureusement, je suis plus tard retournée aux études et j’ai expérimenté différents programmes universitaires. Conclusion : j’ai obtenu un A+ dans un programme adapté aux kinesthésiques et un C- dans un programme non adapté à mon style d’apprentissage.
Pourquoi cette confidence ? Simplement pour vous dire que, si j’étais une enfant aujourd’hui, je serais fort probablement médicamentée.
Soyons critiques ! Par manque de réalisme, nous demeurons craintifs face à la psychologie et au développement normal de nos enfants, ce qui nous amène à dire « oui » à l’inacceptable.
Mais attention : ne croyez surtout pas que je suis anti-médication ! Non, je suis plutôt contre l’exploitation massive de la médicamentation chez les enfants. Suffit de regarder l’état du monde actuel pour percevoir l’absurdité de la pilule magique. Qui plus est, je crois qu’il y a encore trop de professionnels de la santé mentale qui ne croient pas que l’être humain a le pouvoir d’apprendre et, donc, de changer.
Enfin, avant de songer à médicamenter vos enfants, commencez par pratiquer votre autonomie affective… La plupart du temps, la médicamentation devient inutile.
Quand allons-nous enfin comprendre que ce n’est pas à l’enfant de s’adapter aux besoins de l’adulte, mais bien le contraire ? Cela dit, il est très important de ne pas déformer mes propos : je ne dis pas d’écouter toutes les demandes de nos enfants, mais bien de prendre le temps pour évaluer les véritables besoins des enfants pour en faire des adultes heureux et épanouis.
Affectueusement,
Ginette Carrier
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