Qu’en est-il de la violence?

La violence, qu’elle soit physique, psychologique ou verbale, restera toujours inacceptable. Pourtant, elle est si souvent banalisée (lorsqu’il s’agit de la nôtre) et dramatisée (lorsqu’il s’agit de celle des autres à notre égard).

Un jour, j’ai constaté ma propre violence faite à mes enfants, moi qui m’étais si souvent plainte de la violence que j’avais subie sous toutes ses formes dans mon enfance. Et voilà qu’à mon tour, je reproduisais le connu…

Sous prétexte qu’il était question d’éducation, mes parents banalisaient, voire niaient, la violence : une bonne fessée était approuvée, ça faisait réfléchir, se disaient-ils ! Plus tard, je leur en ai terriblement voulu et j’ai même justifié la violence que je leur ai fait vivre à mon tour, car je pensais, à l’époque, qu’ils méritaient ma revanche.

Cependant, je me suis rendu compte que je ne faisais pas mieux qu’eux : mon enfance programmée, devenue mode de vie, je la reproduisais bel et bien. Ça ne pouvait en être autrement, puisque tout ce que nous apprenons devient automatisme : dans mon cas, ça se résumait à de l’impulsivité, à de l’impatience, à de l’intolérance. Bref, je répétais la violence, sous toutes ses formes, sur ceux que j’aimais le plus au monde.

Heureusement, cette prise de conscience est à l’origine de mon travail d’autoguérison, de mon retour aux études et de ma vocation d’aider les gens à emprunter le chemin du bonheur, soit le chemin s’opposant à notre violence : le chemin de l’amour VÉRITABLE.

À la suite de cette mise en contexte, j’aimerais maintenant dénoncer une violence socialement approuvée qui est faite à nos enfants : nous sommes trop souvent d’accord pour gérer les émotions de nos enfants par la force. Pour y arriver, nous leur imposons des thérapeutes et de la médication pour tenter de contrôler leur émotivité dérangeante.

Or, il est terrible de croire que nos enfants, à 5, à 7 ou à 10 ans, devraient pratiquer une bonne gestion de leur émotivité, de leur impulsivité et de leur tempérament batailleur. C’est irréaliste !

D’ailleurs, aux parents aux prises avec ce désir, je dis : « Avant d’exiger de vos enfants une grande sagesse, une belle gestion de leur émotivité, posez-vous donc la question si, en tant que parents, vous leur avez d’abord enseigné cette gestion. Êtes-vous des maîtres en gestion de votre émotivité ? »

Ici, je dois faire la distinction entre « savoir gérer » notre émotivité et la « refouler ».

En effet, beaucoup de gens refoulent leur émotivité sans trop en avoir conscience. Par conséquent, ils n’y ont malheureusement plus accès. C’est le cas, notamment, des personnes aux prises avec le pattern du « gentil » (qui ont appris à croire qu’ils doivent toujours être d’accord, qui ne sentent plus le besoin de prendre leur place). Toutefois, si elles sont honnêtes avec elles-mêmes, les personnes « gentilles » devront éventuellement admettre leur impatience, parfois leurs cris, leurs pertes de contrôle, leurs réactions impulsives, leur chantage affectif, etc.

Ce que j’explique aux parents, c’est qu’en maturant – affectivement et émotivement, comme personne et comme parents –, ils deviennent des modèles de joie et de bonne entente. Du coup, l’enfant apprendra, tôt ou tard, de ces modèles.

Autrement dit, nous devons apprendre à faire confiance à nos enfants : s’ils possèdent la capacité d’aller à l’école pour apprendre à écrire, à lire, à compter, à argumenter, à réfléchir, etc., ils ont aussi la capacité de développer leur maturité affective et émotionnelle. Et pour cela, ils ont besoin d’avoir des « maîtres ». Comment pouvons-nous penser qu’il en soit autrement ? Or, dans la société, on s’attend à ce que les enfants soient plus zen que leurs parents. Cherchez l’erreur !

Prenons le temps de regarder ce que nos parents ont fait de nous. Considérons tous les patterns nuisibles que nous pouvons identifier : ne sont-ils pas le fruit des interventions de nos parents, le bilan des effets négatifs de leur mauvaise gestion émotive sur nous ? Maintenant : n’apparaît-il pas logique qu’une bonne gestion de la part des parents conduise nos enfants vers leur maturité ?

C’est dans l’ordre des choses : de par notre nature, nous devenons ce que nous apprenons. Mais aucun enfant n’obtiendra son doctorat en médecine à 7 ans… Comme dans tous les domaines, maturer exige toujours de nous de bons professeurs et beaucoup de temps.

À titre d’exemple, je vais prendre ma famille. Chez nous, on se battait. Personnellement, je me suis battue physiquement jusqu’à 18 ans. Quant à ma violence verbale et psychologique, ce n’est qu’à 30 ans (l’âge où j’ai compris les trois étapes de l’autonomie affective) que j’ai vraiment commencé à m’en responsabiliser.

Enfin, le principal problème de la violence, qui perdure depuis des siècles, provient du fait que trop de gens justifient leur propre violence par des croyances comme celles-ci : « L’autre l’a cherché… Il l’a bien mérité… Lui, il est bien violent avec les autres, je vois pas pourquoi je me serais retenu d’y donner une bonne leçon… Les cons doivent comprendre qu’ils sont cons ; vous autres, avec votre amour, vous acceptez n’importe quoi ! »

À ces croyances, je réponds inlassablement : « Sais-tu que ta violence – que tu approuves – n’a aucune chance d’amener ceux que tu trouves cons à changer ? Tout ce que tu accomplis par ta violence, c’est de déclencher la peur ou l’agressivité des autres. De plus, si tu déclenches la peur, tu pourrais être dans l’illusion que l’autre a changé, alors que, dans les faits, il a plutôt refoulé son ressentiment, qui, telle une bombe à retardement, explosera un jour. »

L’être humain n’a qu’une seule et unique façon de changer : par son intellect. C’est notre intelligence qui a le pouvoir de comprendre et d’apprendre.

Montrons l’exemple et retournons donc sur les bancs d’école, au lieu de demander à nos enfants d’être plus matures que nous, les adultes. C’est seulement ainsi que notre monde, petit à petit, prendra le chemin de l’amour véritable, celui qui mène au bonheur !

Avec tout mon amour,

Ginette Carrier

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3 réflexions sur “Qu’en est-il de la violence?”

  1. Allô Ginette!

    Quel beau résumé de cette violence répandue en chacun de nous, mondialement, et de toutes ces conséquences bien fâcheuses!

    Et quel beau témoignage de ta propre vie!
    C’est inspirant! Merci pour ce partage!
    Belle transparence et honnêteté, c’est très apprécié!

    Tu es un bon professeur! Je te souhaite le plus d’élèves possible pour que ce monde devienne plus sain et en paix. Si les individus changent, le monde changera aussi, il ne peux en être autrement!
    ♥️

    Isabelle C.
    xxx

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